Qu‘est ce que c’est ?
Le trouble bipolaire anciennement appelé psychose maniaco-dépressive est une maladie mentale sévère qui est dû à une perturbation du système de contrôle de l’humeur se caractérisant par une alternance des périodes dépressives et maniaques chez l’être humain. Entre les deux périodes, la personne peut retrouver un état normal (l’euthymie) dans la vie quotidienne.
Elle touche autant les hommes que les femmes.
L’âge de début de la maladie chez plus de 70% des personnes atteintes à l’Hôpital Laquintinie de Douala (HLD) est entre 11 et 30 ans (Thèse du Dr VOUOMENE).
Causes/facteurs de risques
Les causes exactes du trouble bipolaire ne sont pas encore connues. Mais, sur le plan scientifique, l’origine est multifactorielle avec des facteurs de risques présentés sous 03 aspects ( biologique, psychologique et socio-environnemental).
- Aspect biologique: Plusieurs études montrent des anomalies des médiateurs chimiques participants à la du cerveau à la régulation de l’humeur des patients atteints. C’est au fond, la variation des taux de certains neuromédiateurs (sérotonine, noradrénaline…) dans le cerveau qui en est la cause. A ce jour, les travaux permettent de constater un rôle génétique (héréditaire) dans cette pathologie, à l’Hôpital Laquintinie de Douala (HLD), les travaux de Vouomene Randol, Eyoum C et Kuate C montrent que 42% des patients atteints avaient un antécédent familial de trouble bipolaire.
- Aspect psychologique: La cause de la maladie est psychologique chez plus de 78% des patients à l’hôpital Laquintinie de Douala ; en cause, des évènements stressants tels les deuils, les échecs scolaires, viols…
- Aspect social : Les facteurs sociaux sont souvent en lien avec le stress social et le mauvais enveloppement social des sujets concernés.
Symptômes/manifestations
Il existe plusieurs symptômes recensés en fonctions du type de bipolarité (06):
- Le trouble bipolaire de type 1 (49% à l’HLD) : Se manifeste par des épisodes dépressifs (baisse de l’intérêt pour la vie, l’incurie, l’isolement, replis sur soi, perte de l’estime de soi, impression d’inutilité, troubles du comportement alimentaire, idées noires…) et maniaque (l’hyperactivité, insomnie, estime de soi exagérée ou idées de grandeur, imprudence, forte énergie, désir de parler constamment, dépenses inconsidérées, hyper familiarité, interpelle les inconnus, logorrhée -bavardage-, accélération de la pensée).
- Trouble bipolaire de type 2 (8% à l’HLD) : Se manifeste par les épisodes dépressifs et hypomaniaques
- Troubles cyclothymiques (13% à l’HLD) : Caractérisés par les épisodes hypomaniaques et dépressifs légers. Ici, nous avons à la fois les symptômes du trouble de type 1 et de type 2 ; le patient passe d’une phase à l’autre sans transition et ce, tout le temps.
- Troubles bipolaires associés à une autre affection médicale
- Troubles bipolaires dus à un abus de substance
- Troubles bipolaires non classés ailleurs.
Prise en charge du Trouble Bipolaire
La prise en charge du trouble bipolaire est pluridisciplinaire, elle nécessite des médicaments et des psychothérapies afin de limiter les rechutes.
Les médicaments prescrits sont entre autres les antidépresseurs, les régulateurs de l’humeur (encore appelés thymo régulateurs), les antipsychotiques, les benzodiazépines.
- Les Thymo régulateurs permettent de réguler l’humeur
- Antidépresseurs permettent d’améliorer une humeur dépressive
- Antipsychotiques : Ils permettent de limiter les hallucinations
- Benzodiazépines : ils agissent ici sur l’amélioration de la qualité du sommeil
A la suite des médicaments les psychothérapies sont aussi capitales pour la personne souffrant de trouble bipolaire. Comme psychothérapie, la science conseille les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), la psychoéducation, les thérapies systémiques et la psychanalyse.
- La thérapie cognitivo-comportementale : Cette thérapie est axée ou centrée sur la modification des pensées négatives, des réactions émotionnelles, la gestion du stress, des comportements.
- Psychoéducation : Elle est centrée sur la compréhension de la maladie et des différents traitements par le patient et son entourage, afin de favoriser un bon suivi et une bonne réinsertion social de l’individu.
- La thérapie familiale : Elle est centrée sur le soutien psychologique des familles, aide à résoudre les conflits et à optimiser la communication familiale.
Aidant familiaux ? que faire ?
- Accepter le diagnostic
- Faire table rase des préjugés afin de comprendre et de faire face
- Aider dans la prise en charge
- Etre attentif aux signes d’alerte
- Observer le patient sans critique ni jugement
- Améliorer les stratégies de communication avec le patient.