Qu‘est ce que c’est ?

Une phobie est une peur déraisonnée, irrationnelle  et démesurée d’un objet ou d’une situation précise.  Les troubles phobiques font partie du grand ensemble de troubles mentaux qu’on appelle « les troubles anxieux ». Selon la Classification Internationale des Maladies (CIM) les troubles phobiques désignent un « groupe de troubles dans lesquels une anxiété est déclenchée, exclusivement ou essentiellement, par certaines situations bien précises sans dangerosité actuelle. Ces situations sont typiquement évitées ou endurées avec appréhension. Les préoccupations du sujet peuvent être centrées sur des symptômes individuels tels que des palpitations ou une impression d’évanouissement et aboutissent souvent à une peur de mourir, de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou. La simple évocation de la situation phobogène déclenche habituellement une anxiété anticipatoire. »

Causes/facteurs de risques

Les facteurs de risque changent en fonction du type de phobie et sont habituellement regroupés en trois catégories à savoir :

  • Les facteurs environnementaux: Des événements négatifs durant l’enfance (Ex : mort d’un parent…)
  • Les facteurs génétiques: Certaines personnes naissent avec une prédisposition à l’anxiété, ce qui constitue un facteur de risque aux phobies.

Catégories de troubles phobiques

Il existe plusieurs catégories de troubles phobiques répertoriés dans les manuels de classification des maladies mentales: l’agoraphobie, les phobies spécifiques et les phobies sociales.

  • L’agoraphobie se manifeste par la peur d’utiliser les transports en commun (voitures, bus, trains, bateaux, avions), d’être dans des endroits ouverts où l’on risque rencontrer beaucoup de personnes (parking, marché, ponts), d’être dans des endroits clos (magasins, salles de cinéma, etc.), d’être dans une file d’attente ou dans une foule, d’être seul à l’extérieur de son domicile. L’agoraphobe (personne qui souffre d’agoraphobie) craint ou évite ces situations parce qu’il pense qu’il pourrait être difficile de s’en échapper ou de trouver du secours en cas de survenu de symptômes de panique ou d’autres manifestations embarrassantes. Ainsi, dans ces situations phobogènes (situations qui causent la peur ou l’anxiété) l’individu éprouvera toujours le besoin d’être accompagné pour se sentir en sécurité, ou alors il les subira avec une peur intense ou une anxiété. Cette peur, anxiété ou évitement vont causer une importante détresse. Elle peut également altérer le fonctionnement de l’individu dans le domaine social, professionnel et dans d’autres domaines importants. Les femmes ont deux fois plus de risque de développer l’agoraphobie que les hommes.
  • Les phobies spécifiques quant à elles se manifestent par une peur ou une anxiété à propos d’une situation spécifique comme la proximité de certains animaux, les endroits élevés, les orages, l’obscurité, les voyages en avion, voir une injection, voir du sang. Bien qu’isoler, la situation phobogène peut déclencher, quand les sujet y est exposé, un état de panique comme dans l’agoraphobie ou la phobie sociale. Chez les enfants, la peur ou l’anxiété peut s’exprimer par des pleurs, des accès de colère, des réactions d’agrippements ou de figement. Comme dans l’agoraphobie, la peur, l’anxiété ou l’évitement cause une importante détresse ainsi qu’une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines. Il faut noter qu’un  individu peut à lui seul présenter plusieurs phobies spécifiques. Un sujet souffrant de phobie spécifique présente en moyenne une peur concernant trois objets ou situations, et approximativement 75% ayant une phobie spécifique éprouvent une peur concernant plus d’un objet ou situation. Ce trouble touche moins les personnes âgées que les jeunes, et les femmes en sont plus fréquemment touchées que les hommes (ratio 2/1).
  • La phobie sociale enfin est caractérisée par une peur ou une anxiété intenses d’une ou plusieurs situations sociales dans lesquelles le sujet pourrait être exposé au regard, à la moquerie et à la critique, bref à l’attention particulière d’autrui. Ces situations peuvent concernées les interactions sociales (avoir une conversation, rencontrer des personnes non familières, etc.),  les situations d’observation (être regardé pendant que l’on accomplit quelque chose : manger, boire ou écrire) et les situations de performances (faire un discours, présenter un exposé, passer un entretien d’embauche, etc.). Les phobies sociales envahissantes s’accompagnent habituellement d’une autodépréciation et une faible estime de soi qui peuvent être jointes à un sentiment d’auto-efficacité faible. Elles peuvent se manifester par un rougissement, un tremblement des mains, des nausées ou un besoin urgent d’uriner. Les symptômes peuvent évoluer vers des attaques de panique (peur soudaine et intense). Chez l’enfant, la peur ou l’anxiété peuvent s’exprimer dans les situations sociales par des pleurs, des accès de colère, des réactions de figement ; l’enfant s’accroche, se met en retrait et ne dit plus rien. Pour qu’on parle de phobie sociale chez l’enfant, l’anxiété doit apparaitre en présence d’autres enfants et pas uniquement dans les interactions avec les adultes. Comme dans les phobies spécifiques et l’agoraphobie, la peur, l’anxiété ou l’évitement entrainent une importante détresse ou une altération du fonctionnement de l’individu dans les domaines social et professionnel, et dans d’autres domaines. Cette pathologie apparait avec autant de prévalence chez les hommes que chez les femmes.

C’est-à-dire que les risques sont les même chez les femmes et les hommes.

Traitements

Le traitement des troubles  phobiques peut être pharmacologique (à travers les médicaments) ou psychologique.

Les traitements médicamenteux : consistent en l’administration d’antidépresseurs ou d’anxiolytiques  qui permettront de contrôler l’anxiété et les symptômes dépressifs que l’individu éprouve. Bref, ils serviront à stabiliser l’humeur de l’individu.

Les traitements psychologiques quant à eux sont non médicamenteux et reposent sur la psychothérapie. L’une des psychothérapies les plus efficaces pour le traitement des troubles phobiques est la thérapie cognitivo-comportementale. Elle vise :

  • A modifier la façon de penser d’une personne en l’aidant à mieux comprendre les croyances de base qui sont à l’origine de ses peurs.
  • A modifier le comportement de l’individu (l’évitement ici) en l’exposant progressivement et de façon répétée, en imagination ou en réalité, à ce qui déclenche sa peur. Elle est répétée jusqu’à ce que la personne devienne très à l’aise avec la situation  provoquant   l’anxiété (peur).

Que peuvent faire les proches pour aider ?

L’une des choses à faire pour aider est l’écoute. Ces personnes souffrant de troubles phobiques ont besoin de quelqu’un qui les écoute et qui comprenne leur souffrance.  Ainsi, il faut être disponible, patient, savoir écouter et avoir du temps pour elle.

Aussi, la famille et les amis doivent éviter de faire des critiques ou des reproches, de se moquer ou de chercher à humilier leur proche qui a une peur excessive, irraisonnée d’une situation ou d’un objet particulier. Ils doivent aider la personne à s’exposer à ce qui lui fait peur et l’encourager à persister dans ses efforts. Ils doivent également l’encourager à se soigner, à consulter un spécialiste de la santé mentale.